Manquant de visibilité pour l'avenir, les patrons de PME sont exposés à un risque d'épuisement professionnel, selon la dernière étude de l'observatoire montpelliérain Amarok.
lire l'articleCe n’est pas le moment de flancher. Et pourtant… Manquant de visibilité, les patrons de PME sont comme jamais exposés à un risque d'épuisement professionnel, indique la dernière étude de l’observatoire Amarok (Montpellier), présidé par Olivier Torrès. Une vraie inquiétude, alors que les dirigeants doivent rassembler leurs forces pour saisir les opportunités à l'heure de la reprise. La question inquiète jusqu'à Bercy, qui a mis place depuis un an un numéro vert pour les patrons en détresse. Dans leur dernière enquête nationale sur l'impact du Covid-19 , réalisée en janvier et en février 2021 auprès de 1.066 entrepreneurs (sociétés de 7,2 salariés en moyenne), l'observatoire Amarok et le Labex Entreprendre de l'université de Montpellier relèvent « un niveau d'épuisement jamais observé », « une fatigue à un niveau record » ainsi que « l'émergence inédite d'un syndrome d'empêchement et d'un sentiment d'impuissance ». Ces facteurs viennent « altérer la vigilance entrepreneuriale et la saisie d'opportunité », insistent les chercheurs. Dans une période où des pans entiers de l'économie sont en sous-régime, voire à l'arrêt, « la crainte de ne pouvoir bien travailler (empêchement) ou de ne plus travailler (risque de dépôt de bilan) épuise le plus les chefs d'entreprise », ajoute l'étude.
La perspective de déposer le bilan a même plus d'impact négatif sur la santé mentale des patrons que l'idée de développer une forme grave du Covid-19, preuve du niveau d'anxiété. Selon l'étude d'Amarok, le pourcentage de population à risque de burn-out parmi les dirigeants de PME a doublé en un an, passant de 17,5 % à 36,7 % aujourd'hui. Le pourcentage des chefs d'entreprise en danger de burn-out atteint des niveaux « alarmants », passant de 1,75 % à 10,41 %. Les fermetures administratives entravent le rythme de travail auquel sont habitués nombre d'entrepreneurs.
Dans ce contexte, la vision stratégique et la capacité entrepreneuriale de certains patrons risquent d'être en partie altérées lorsque l'économie rebondira. « L'entrepreneur est désormais en hypervigilance informationnelle, mais en hypovigilance entrepreneuriale », résume Olivier Torrès. « Nous sommes très inquiets pour 10 à 15 % des entrepreneurs, surtout dans la restauration, le tourisme, l'art, la culture, le sport ou chez les saisonniers, et assez inquiets pour environ 30 % d'entre eux », indique de son côté Philippe Mutricy, directeur de l'évaluation des études et de la prospective à bpifrance. Les autres font face, ont continué à investir et en ont profité pour se digitaliser.
Lors de l’émission du Rendez-vous du financement (CCI Hérault) 100 % digitale, le 23 mars, les intervenants ont insisté sur l’importance à accorder à la santé physique et mentale, qu’il s’agisse des salariés ou des dirigeants. « Les PME devront remobiliser les troupes au moment de la reprise économique. Les dispositifs de soutien financiers sont très importants, mais il ne faut pas oublier le capital humain, premier moteur des entreprises », analyse un cadre de la CCI Hérault.
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