Attractivité du centre-ville, lutte contre la vacance de locaux, implantation de nouvelles enseignes : la Ville de Nîmes actionne plusieurs leviers pour dynamiser les commerces dans l’Écusson.
lire l'article« Le commerce nîmois n’est pas moribond, en dépit du contexte national. Une dynamique est en train de s’installer, déclare Valentine Wolber, adjointe déléguée aux Commerces, aux Animations Commerciales et à la Redynamisation du centre-ville. Le patrimoine naturel et historique de la ville, son plateau piétonnier parmi les plus grands de France, les 200 jours d’animations et festivités, et la présence d’un centre commercial en plein devenir sont autant d’atouts indéniables. » L’inscription de la Maison Carrée au patrimoine mondial de l’Unesco, en septembre, vient ajouter à cette attractivité de la Rome française. L’une des forces du commerce nîmois : la forte présence de commerçants indépendants, beaucoup de magasins étant en multimarques. Ainsi, lorsqu’une marque rencontre des difficultés, le commerçant peut en proposer une autre, en fonction de sa clientèle et de l’orientation donnée à sa boutique. Une caractéristique qui a permis une bonne résilience de ces magasins pendant et après le Covid.
Braderie d’été, vide-boutiques, Jeudis de Nîmes, festivités de Noël, Ferias… Sous l’impulsion de l’élue Valentine Wolber, et de Thomas Cointrel, chargé de mission Dynamique commerciale à la ville de Nîmes rattaché à la direction du commerce (directeur : Bertrand Debaut), des relations quotidiennes sont tissées avec les associations de commerçants - la principale étant ‘Coeur de Nîmes’. « Nous nous appuyons sur ce que veulent les commerçants, et les aidons dans l’organisation, le financement, la mise à disposition de matériel… », détaille Thomas Cointrel. Parmi les discussions, les dates des 12 ouvertures dominicales, faisant l’objet d’arrêtés.
Comment faire mieux ? Faire évoluer certains commerçants vers l’e-commerce. « Des opérations à fort impact comme le Black Friday divisent encore les commerçants », reconnaît-il. L’une des priorités de la Ville de Nîmes est la lutte contre la vacance des commerces. D’après la Ville et la Banque des Territoires Occitanie, « l’augmentation de la vacance s’est développée de façon sensible ces dernières années (Nîmes est cependant passée en 4 ans de 13,9 % à 12 %). Ce qui a mis en évidence l’intérêt de recomposer les parcours marchands et de faire évoluer les linéaires commerçants ». La collectivité vise l’implantation d’enseignes d’équipement de la personne (sport, habillement…) ou de la maison (bricolage, ...). Ces projets requièrent l’émergence de cellules commerciales d’environ 500 m2, pour dégager une rentabilité au m2 suffisamment attractive.
Pour relever ces défis, la ville de Nîmes multiplie les actions : présence sur des salons professionnels (comme Who’s Next ou le Salon de la Franchise, pour rencontrer des grossistes, des enseignes d’habillement, de bijouterie, de bien-être, de cosmétique…) et aux grands rendezvous institutionnels (notamment, chaque été, les Assises de Centre-ville en Mouvement), échanges avec les entreprises et les grands sièges de la région, prospection active auprès de développeurs d’enseigne. Les résultats sont là, avec 60 nouveaux commerçants qui s’installent chaque année en centre-ville.
L’utilisation de droit de préemption permet par ailleurs de maintenir une offre commerciale diversifiée. En 2022, la ville a ainsi acquis le droit au bail d’un local situé rue Général Perrier, pour 50 000 €. Cette opération a permis à la ville d’avoir la mainmise sur le profil du nouveau commerce implanté. « Il faut veiller à un équilibre entre commerce de détail et spécialisé, les restaurants, les services », observe Valentine Wolber.
La SAS Foncière Odil (Outil de Développement et d’Investissement Local), créée le 5 juin 2023 par la ville de Nîmes, la SAT (Nîmes Métropole) et la Banque des Territoires, est un autre outil stratégique pour faire muter le commerce. « Elle va nous aider à racheter des pieds d’immeuble, pour les louer à d’autres commerces, sur un prix cohérent, souligne Thomas Cointrel. Aujourd’hui, les loyers se sont envolés, et sont décorrelés de la réalité du marché. » La fragmentation foncière du centre-ville, où chaque commerce a un propriétaire différent, et où la structuration et la cohérence de l’offre devient difficile, constitue un handicap de fond, que la nouvelle Foncière a vocation à traiter. Objectifs de Foncière Odil : meilleure maîtrise des emplacements stratégiques, développement d’une offre attractive, transformation immobilière et remembrement foncier pour créer des locaux commerciaux adaptés, requalification de locaux commerciaux ou d’immeubles non gérés, réduction de la vacance…
La première acquisition, actée le 30 novembre, est celle du centre commercial Carré Saint-Dominique (3 272 m2,12 cellules commerciales) à Nîmes, pour un montant d’1,4 M€.
« L’objectif est de contribuer au développement commercial du centre-ville, et à la rénovation de pôles commerciaux dans des quartiers en phase de renouvellement urbain », indique Julien Plantier, premier adjoint au maire de Nîmes et président de la SAT (Société d’Aménagement des Territoires). Sont ainsi ciblés, outre le centre-ville, les quartiers Pissevin-Valdegour, Chemin bas d’Avignon et Mas de Mingue. Ce qui en fait une foncière commerciale très particulière, active à la fois dans les quartiers prioritaires (QPV) et dans le centreville. « Cette double activité est une première au niveau national, analyse Olivier Sichel, directeur de la Banque des Territoires. Cela permet de réaliser une péréquation, avec des loyers plus élevés (habillement, coiffeurs) en coeur de ville, et des loyers plus bas en QPV, pour inciter des commerçants à venir s’y installer. C’est un défi, car il y a une dimension d’insécurité. C’est la raison pour laquelle la puissance publique porte l’immobilier, en matière de construction, de rénovation et de propriété, pour que le risque du commerçant soit limité à l’exploitation. »
SAS Foncière Odil va investir dans les prochaines années 22,6 M€ dans l’acquisition et la réhabilitation de locaux commerciaux.
« Deux projets commerciaux à suivre dans les prochains mois : le développement de la Coupole (8 M€ d’investissements), racheté par Socri-Reim en 2021, et la rénovation des Halles par la ville, en lien avec les étaliers. »
Sources : Ville de Nîmes et CCI Gard
Rencontre avec :
Valentine WOLBER, Adjointe au Maire de Nîmes déléguée aux commerces et Directrice Général Adjointe CCI GARD
Thomas COINTREL, Chargé de mission dynamique commerciale à la ville de Nîmes
Retrouvez tous les articles de notre édition 2024 du magazine L'Oeil : Nos territoires ont du talent
D'autres articles qui peuvent vous intéresser
Zoom sur le parc d'activités des Glaisins : un pôle d’innovation à Annecy-le-Vieux
Fondé pour répondre aux besoins croissants des entreprises locales en quête de locaux, le parc des Glaisins voit le jour dans les années 1980, alors qu’Annecy se positionne déjà comme une ville dynamique et innovante.
5 582 offres
3 609 offres
2 922 offres
176 offres
166 offres
200 offres