Le port de commerce, propriété de la Région Occitanie, lance une nouvelle plateforme ferroviaire, opérée par Viia. Un atout qui répond à l’attente de certains chargeurs. Face au manque de foncier, deux projets d’extension sont à l’étude.
lire l'articlePour attirer de nouveaux trafics, le port de Sète mise sur l’intermodalité entre la mer, le ferroviaire et le fluvial. La nouvelle plateforme ferroviaire, établie sur 6 hectares et représentant 8 millions d’euros d’investissement financés par la Région Occitanie, l’EPR Port Sud de France et le Plan de Relance, sera opérée pendant 20 ans par le Groupe Viia, qui vient de remporter l’appel à manifestation d’intérêt lancé en 2021 par le port de Sète et l’État. Viia va construire, à partir du printemps et pendant 8 mois, de nouvelles installations, permettant un chargement et déchargement horizontal des semi-remorques, dans des délais courts. « Cette solution innovante, de dotée de wagons, a déjà fait ses preuves sur les terminaux Viia du Boulou et à Calais », explique Olivier Carmès, directeur général du port. La société Viia Connect, filiale du pôle Rail Logistics Europe du groupe SNCF, démarrera de nouvelles liaisons régulières d’autoroute ferroviaire entre les ports de Sète et de Calais, à partir de début 2023. Cette ligne sera complétée par deux nouvelles liaisons, avec Bettembourg (Luxembourg) et Paris. Chaque semaine, 11 trains circuleront dans chaque sens pour acheminer au total plus de 43.000 unités de transport intermodal, sur plus de 1.000 kilomètres.
Le port de Sète, propriété de la Région Occitanie, affiche une année 2021 record en termes d’activité, avec un trafic de 4,8 millions de tonnes pour le port de commerce, au lieu de 4,2 MT en 2020. Très loin, certes, du grand frère marseillais (75 MT). « Mais, pour la première fois, le port devrait dépasser les 5 millions de tonnes en 2022. C’est encourageant », relève Olivier Carmès, directeur général. La reprise économique s’est surtout fait sentir à partir du 2ème semestre 2021, alimentée par le roulier (80.000 remorques en 2021), sous l’impulsion de l’armateur danois DFDS. Ce dernier projette une 4e escale par semaine à partir d’avril, ce qui permettra d’atteindre 100.000 remorques, une partie étant amenée à transiter par la plateforme ferroviaire.
L’importation de clinker est, elle, entièrement mer/fer. Opérée par Cem’In’Eu, ce trafic poursuit sa progression, avec 190.000 tonnes en 2021 au lieu 130.000 en 2020. Cem’In’Eu produit et commercialise du ciment en Europe, en créant des petites unités de production compactes, embranchées au réseau ferré ou accessible par voie d’eau. Cem’In’Eu annonce un passage de 25.000 à 50.000 tonnes de production de clinker par mois, à Sète, d’ici fin juin, pour alimenter ses deux sites industriels Aliénor Ciments à Tonneins et Rhône Ciments à Portes-lès-Valence, ce dernier site étant desservi par le rail et par la voie fluviale, via le canal de Rhône à Sète. Cem’In’Log, filiale logistique de Cem’In’Eu déjà implantée à Sète, investit 4 millions d’euros dans la construction d’un second entrepôt de 6.000 m2. L’investissement est soutenu par le Crédit Maritime et Bpifrance. Ce nouvel outil portera la capacité de la base logistique de 200.000 à 400.000 tonnes par an.
En 2021, l’activité ferry a atteint 229.900 passagers, avec l’installation d’un troisième opérateur, Intershipping, pour les liaisons maritimes vers le Maroc. Une nouvelle gare maritime, financée par la Région Occitanie, sortira de terre en mi-2024, pour remplacer l’actuelle gare Orsetti, hors d’âge. « Cet été, avec l’afflux de passagers, on s’est rendus compte que ce nouvel outil devenait urgent, en matière d’accueil, d’accès, de restauration, de commerce… », souligne Olivier Carmès. Des secteurs souffrent davantage, comme la croisière, avec 5.500 passagers en 2021, au lieu de 115.000 en 2019, les véhicules neufs (- 30 %), les produits pétroliers et le bétail. Toutes activités confondues (commerce, pêche, et plaisance) le port enregistre pour 2021 un chiffre d’affaires de 21,8 millions d’euros, soit une progression de 10% par rapport à 2020, le port de commerce représentant 80 %. L’EPR Port Sud de France emploie 94 salariés. L’impact socio-économique du port est évalué à 1.750 emplois directs, soit 170 emplois créés depuis 2015. Une étude stratégique est confiée à Mensia Conseil « pour analyser nos grandes filières à l’horizon 2040 », confie Olivier Carmès.
Souffrant d’un manque de foncier, l’EPR Port Sud de France cible deux expansions : 18 hectares pour développer le trafic d’automobiles, opéré par CAT (Renault), et 6 hectares qui pourraient revenir au groupe gardois Capelle, spécialisé dans le transport exceptionnel et actif dans le convoi d’éléments d’éoliennes. Un projet de base multiservice énergétique, proposant du gaz, des biocarburants, de l’électricité et de l’hydrogène, doit aussi y prendre place.
L’ex-ministre communiste des Transports de Lionel Jospin, natif de Béziers, a présidé le 8 février son dernier conseil d’administration de l’Établissement Public Régional Port de Sète-Frontignan. Il en est le président depuis 2017.
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