Cela aurait pu être pire. La saison touristique devrait se solder dans l’Hérault et le Gard par un bilan « presque miraculeux, bien au-delà de ce que l’on pouvait craindre au sortir du confinement, en mai », selon le comité régional du tourisme (CRT) Occitanie, qui présentera un bilan chiffré le 9 septembre.
lire l'articleSigne encourageant : les volumes de présence, réalisés par l’opérateur de téléphonie mobile Orange et prenant en compte les occupations non marchandes (résidences secondaires en particulier), font état d’une densité accrue dans certaines zones. « L’arrière-pays, et ses grands espaces naturels, semble avoir rencontré un vif succès : Cévennes gardoises, Salagou, Navacelles, terrasses du Larzac, détaille Jean Pinard, directeur du CRT. Les collectivités ont encouragé les consommations locales et citoyennes, la découverte de territoires. On a fait des efforts qu’on ne produisait peut-être pas auparavant en matière de promotion de certaines offres. En Occitanie, les billets à un euro fonctionnent très bien pour amener les gens de leur résidence vers un lieu de vacances. » La carte Occ’ygène (réduction de tarifs pour les campings, villages vacances, activités sportives et de plein air, parcs de loisirs et d’attractions…), lancée à la dernière minute, a attiré 25.000 personnes. « Cette formule attire un public que nous n’avions pas jusqu’à présent », ajoute Jean Pinard.
La métropole de Montpellier en souffrance.
Le secteur de l’hôtellerie-restauration dans la métropole de Montpellier, gros pourvoyeur d’emplois, est en revanche en grande souffrance. À la baisse drastique des touristes étrangers, s’ajoute l’arrêt de toute la clientèle d’affaires, avec l’annulation des congrès, forums, conventions… Sans compter l’annulation des festivals. « Le chômage partiel, prolongé jusqu’en décembre, et les aides de la Région vont limiter un nombre très important de licenciements », indique Jean Pinard. Cela dit, le niveau de trésorerie de certains établissements risque de poser problème. Tous les emplois ne pourront pas être sauvés. « La Région, le CRT, Pôle emploi…, vont devoir être ingénieux dans la formation professionnelle pour maintenir les compétences, et éviter l’isolement des acteurs. Il faut les faire se rencontrer, échanger sur l’évolution des produits, des pratiques d’accueil… »
Joël Ortiz (La Voile Bleue) : « Une insécurité grandissante »
Joël Ortiz, patron de plage privée La Voile Bleue à La Grande-Motte (34), aura sauvé les meubles cette saison. « Il a fallu au début faire accepter à la clientèle le port du masque, ou le fait que le comptoir du bar ne soit pas accessible pour des mesures de distanciation sociale. Mais au final, cela ne se passe pas trop mal. Je ne me voyais pas faire une année blanche. » La capacité d’accueil a été réduite : 90 places au restaurant au lieu de 120, 10 tables au bar au lieu de 40. Alors qu’environ 200 clients occupent simultanément La Voile Bleue d’ordinaire, ils sont 60 cette année. Les effectifs ont été ajustés en conséquence (47, au lieu de 60 salariés). Le parc de matelas fonctionne, lui, à plein régime. « Les gens sont avides de soleil ! Nous n’avons ouvert que le 21 juin (au lieu d’avril). » La préfecture de l’Hérault pourrait prolonger la saison jusqu’au 30 septembre pour les plages privées.
Une alerte : la montée de l’insécurité. « Il faut faire face à de plus en plus d’incivilités, voire d’insultes. Le coût des agents de sécurité a explosé, observe Joël Ortiz. Nous mettons des vigiles dès 10h du matin, jusqu’à 2h du matin. Ils sont même 4 en soirée le week-end. Le budget lié à la sécurité explose. En même temps, je ne veux pas perdre ma clientèle.»
Gilles Rigole, directeur du camping du Massereau (Sommières) et vice-président de la Fédération de l’hôtellerie de plein air en Languedoc-Roussillon, en charge du Gard : « - 30 % pour l’hôtellerie de plein air »
« Dans le Gard, le CA de l’hôtellerie de plein air chute de 30 % cette année. Au Domaine de Massereau, nous sommes à - 40 %. Depuis mi-juillet, l’activité est revenue à la normale. La clientèle est cette année franco-française, avec des courts séjours, beaucoup étant réservés à la dernière minute. C’est une spécificité de la clientèle française.
Fin juin, deux tiers des établissements avaient déclenché des PGE (prêts garantis par l’État). C’est un indicateur de mise en difficulté de la trésorerie des entreprises. La saison n’est pas bonne, et nous espérons que l’arrière-saison la sauvera en partie.
Il y a une tendance très marquée, cette année, à la mise au vert. Les établissements reculés, situés en bord de rivière, dans les Cévennes par exemple, rencontrent un grand succès. Ce sont des destinations rassurantes d’un point de vue sanitaire. Les gens consomment de la nature : parc accrobranche, descentes en canoë ou paddle… »
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