100 hectares. Ce sont les besoins industriels des entreprises d’Alès Agglomération, d’ici à 2030, suite à une étude du cabinet Ancoris. Pour l’instant, on est encore loin du compte, confie à L’OEil, le 19 décembre, Christophe Rivenq, président d’Alès Agglomération, qui liste les projets en cours de zones d’activité.
lire l'article« Six ha sont en cours d’acquisition à Méjannes-lès-Alès, autour du Parc des Expositions, dans le cadre de la révision du PLU de la commune. Par ailleurs, les études environnementales sont lancées pour requalifier l’une des dernières friches industrielles, la zone des Tamaris, au nord d’Alès, représentant 4 ha. » Au nord de Vézenobres, à proximité de l’échangeur Alès Sud, la zone d’activité des Saint-Jean est projetée à l’horizon 2030, sur une vingtaine d’hectares. Au sud de Vézenobres, la PME S Group, spécialisée dans les solutions audiovisuelles, techniques et scénographiques pour le spectacle vivant, va s’implanter sur la totalité de la zone du Mont Cavala. L’aménagement et la construction du bâtiment seront réalisés par la SPL Alès Cévennes et de la SAEM’ALÈS, indique Christophe Pérez, directeur général des deux entités (30 salariés, dont 8 dans l’aménagement et la construction, et 22 dans le développement touristique).
Autre projet, celui-là encore en gestation, une ‘Green Tech Vallée’, projet d’envergure sur 70 ha, porté avec le maire de Saint-Hilaire-de-Brethmas, aux confins de Méjanneslès- Alès et Saint-Privat. Il s’inscrit dans l’appel à projets de l’État sur les opérations d’intérêt national. Au total, 50 dossiers seront retenus en France, et 5 en Occitanie, suite à une instruction de la préfecture de région Occitanie, des ministères, de l’ANCT, de Territoires d’Industrie et de la Caisse des Dépôts.
« Nous avons bon espoir, les retours sont de plus en plus positifs », glisse Christophe Rivenq. Positionnement du projet alésien : « Créer une zone vertueuse sur l’environnement, les services dédiés, les énergies renouvelables, les matériaux constructifs, la recherche, l’écologie… », révèle Christophe Rivenq.
La capitale des Cévennes est également active en matière de renouvellement urbain, avec 180 M€ d’études et de travaux programmés, dont 70 M€ pour le seul Logis Cévenol, opérateur historique communautaire. « Ce programme transformera la ville, avec par exemple la construction de 4 500 m2 de bureaux aux Près-Saint- Jean. Installer des bureaux dans un quartier prioritaire Politique de la Ville, c’est un vrai enjeu de revitalisation urbaine », illustre Christophe Pérez.
« Ce projet a été cité en exemple au niveau national, par les ministres du Logement, par l’ex-Premier ministre Jean Castex, par la déléguée générale de l’Anru…, car il va mettre de l’activité non subventionnée dans un quartier QPV. Le projet va prendre place dans d’anciens logements déconstruits, et reconstruits ailleurs. Mais, en phase de réalisation, les services déconcentrés de l’État ont ralenti le projet, placé selon eux en zone inondable. Mais il y avait une possibilité d’y déroger pour des ateliers, et par des méthodes constructives. Il y a eu quatre ans d’études et de contre-études. Nous avons prouvé qu’il s’agit d’un projet raisonnable, économiquement intéressant, contribuant à la redynamisation du quartier. Au bout de tout ce temps, et d’un combat acharné, l’État vient enfin de valider le projet. Mais ce projet, je ne le fais pas pour moi-même, je le fais pour le territoire, et il était validé par tout le monde, y compris les hautes strates de l’État », s’agace Christophe Rivenq.
Connectée au centre-ville, la grand-rue Jean-Moulin, comprenant des logements sociaux et des copropriétés privées, va être profondément transformée. Pensée par le paysagiste Michel Pena, de renommée mondiale et cévenol lui-même, l’espace va être renaturé, avec un accès minimum à la voiture et une part belle aux mobilités actives. « Nous allons rénover les logements, créer de la mixité et rouvrir des commerces dans les rez-de-chaussée », projette Christophe Pérez.
À partir de 2024, la requalification de la totalité de la rue est attaquée, par tranches, avec un retraitement des espaces et une place minimale accordée à la voiture. « Des places de stationnement sont conservées, mais nous allons faire la part belle aux mobilités actives, aux cheminements piétonniers, aux écocomposteurs… », complète Christophe Rivenq.
Autre projet, la démolition-reconstruction, en 2025, de 150 logements neufs sur le Faubourg du Soleil. « C’est l’un des rares programmes Anru (renouvellement urbain) sur lequel on démolit du privé pour rebâtir du logement social, avec des logements libres et abordables. Un travail est mené avec l’urbaniste Passagers des Villes (Humbert David), une référence nationale », confie Christophe Pérez.
Selon Christophe Rivenq, l’État « ne souhaite pas que la ruralité puisse se développer, par une volonté de remétropolisation. Mais je ne crois pas à la reconstruction de la ville sur elle-même en vertical. C’est tout sauf ce que veulent les gens. Je crois beaucoup, en revanche, à un nouvel aménagement du territoire, à une vie de ruralité. D’où le développement de transports en commun, les services à la personne, la création de maisons de santé comme à Chamborigaud... »
Pour absorber une forte croissance démographique (presque 1 000 nouveaux habitants par an à Alès), l’élu prône des habitats collectifs « à taille humaine, entre R+3 et R+5, avec une mixité fonctionnelle – commerces en pied d’immeuble notamment -, un accès aux services publics locaux. C’est ce que nous arrivons déjà à faire en coeur de ville, avec des résultats très qualitatifs ».
L’habitat horizontal condensé n’est pas la solution, selon l’élu. « Cela pose des problèmes de relations entre voisins, entre les aboiements des chiens, les odeurs de barbecue etc. Nous sommes contraints de mettre en place des médiations interpersonnelles. Certains habitants vont quitter ces maisons. »
L’élu cévenol est vent debout contre le mode de calcul du Zan (Zéro Artificialisation Nette). « Le principe de sobriété foncière est bon. Mais je ne suis pas d’accord avec son application. À Alès, nous avons fait le travail avant tout le monde, en préemptant des friches industrielles, comme celle de Richard Ducros, pour proposer des solutions immobilières clé en main aux industriels, sans artificialiser des sols. Résultat : nous avons peu consommé d’espace. Comme le droit à l’artificialisation future est calculé en fonction de l’artificialisation passée, en la diminuant progressivement, ceux qui ont été vertueux dans le passé sont sanctionnés ! » Avec, en toile de fond, la défense des villes moyennes et des territoires ruraux. « L’hypermétropolisation est-elle l’avenir de la France ? Travaille-t-on pour la qualité de vie des Français ? », s’interroge-t-il.
Rencontre avec :
Retrouvez tous les articles de notre édition 2024 du magazine L'Oeil : Nos territoires ont du talent
D'autres articles qui peuvent vous intéresser
Zoom sur le parc d'activités des Glaisins : un pôle d’innovation à Annecy-le-Vieux
Fondé pour répondre aux besoins croissants des entreprises locales en quête de locaux, le parc des Glaisins voit le jour dans les années 1980, alors qu’Annecy se positionne déjà comme une ville dynamique et innovante.
5 564 offres
3 608 offres
2 912 offres
176 offres
167 offres
201 offres