Un catalyseur pour l’économie du Bassin de Thau. L’agence d’attractivité Blue, couvrant les communautés d’agglomération de Sète Agglopôle et Hérault Méditerranée (Agde-Pézenas), travaille l’attractivité de ce territoire littoral stratégique, depuis octobre 2021, sous la direction de Pascal Pintre. « Nous menons des actions spécifiques de prospection et d’identification d’opérateurs, en lien avec les concessionnaires aménageurs de zones d’activités et les deux intercommunalités, explique-t-il. Nous qualifions les projets et les présentons au comité d’agrément, et commercialisons les Zac aux côtés des promoteurs ».
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L’action de Blue s’opère dans un cadre contraint. En effet, le foncier d’activité se fait rare. « L’essentiel du foncier est consommé et commercialisé. Il reste très peu d’opportunités dans les parcs existants », indique Pascal Pintre. Sauf quelques exceptions : 3 hectares à Pinet, ou encore deux parcelles à Héliopôle à Bessan, où la zone, située à une sortie de l’A9, a rencontré un vif succès, avec les implantations d’Etienne Coffee, du nouvel Intermarché, de deux immeubles tertiaires, d’un pôle médical… Pour trouver de nouvelles opportunités foncières, Blue et ses deux collectivités de tutelle réalisent une veille en termes de mutation et d’aliénation. « On peut préempter un bien immobilier. C’est un des leviers pour flécher les porteurs de projet identifiés sur du foncier disponible. »
Parmi les nouveaux projets en cours : l’extension de Balaruc Loisirs, dans le cadre d’un réaménagement complet de la zone (25 000 m2 de plancher, en cours d’instruction, avec 10 000 m2 de commerces, 3 000 m2 de tertiaire, 6 000 m2 de loisirs marchands et un petit hôtel) ; Deux gros futurs quartiers mixtes à Sète et Agde, sous concession GGL (entrée Est Nord à Sète et quartier la Méditerranéenne). À Agde, trois parcs sont en projet : 10 ha à Montagnac (logistique, PME-PMI, petite industrie), le long de l’A75 ; 4 ha à Pézenas, sur le site de l’ancienne base logistique d’Intermarché ; et, à Saint-Thibéry, un parc de 4 ha, au coeur de la carrière des Roches Bleues, dans un ancien site d’exploitation de basalt. À Gigean, l’extension de la zone de L’Embosque, sur l’entrée de l’autoroute A9, porte sur 8 ha et est en phase d’instruction. Elle cible des entreprises locales (PME/PMI), « qui ont de gros besoins de développement ». À Sète, la Zac Entrée Est Rive Sud prévoit des lots et des macro-lots pour du tertiaire et des éco-commerces.
À Marseillan, une Zac commerciale de 7 000 m2 de plancher, face à la cave de Richemer, devrait être lancée commercialement en fin d’année. l’extension du PAE de Massilia est en cours d’instruction, en lien avec la SPLBT, concessionnaire pour le compte de Sète Agglopôle. « La SPLBT gère les nouveaux parcs en développement, et nous prospectons et qualifions les projets, pour les présenter auprès du comité d’agrément, qui se tient tous les deux mois », détaille Pascal Pintre. Ce comité d’agrément rassemble le maire de la commune concernée, les services et les élus de l’agglomération concernée, Blue et la SPLBT (Société Publique Locale du Bassin de Thau). Mais, de manière générale, le constat est à un rallongement des délais. « Du fait d’une réglementation de plus en plus contraignante, les délais d’autorisation deviennent de plus en plus longs. Avant, il fallait 3 à 4 ans pour sortir un parc d’activités. Aujourd’hui, c’est entre 5 et 7 ans », s’inquiète Pascal Pintre.
C’est l’un des sujets des préoccupations au sein de l’agence Blue. « La loi Climat&Résilience est certes vertueuse : RSE, impact positif, économie circulaire, digitalisation… Mais, à l’échelle des deux Scot d’Agde et de Sète, le Zan (zéro artificialisation nette) est trop strict et brutal par rapport à la dynamique économique, portée par les entreprises locales et les implantations nouvelles », explique Pascal Pintre. Le Zan ne prévoirait, pour les 20 prochaines années, que 60 ha côté Agde et 60 ha côté Sète. « Pour chacun, la moitié est déjà partie. Cela veut dire que nous n’aurions que 60 ha sur les 20 prochaines années. Nous militons activement pour obtenir davantage. On peut être imprégné de logique environnementale et dire que le Zan est trop strict », alerte l’expert. D’autant plus que Blue, depuis sa création, a vu « 400 porteurs de projets et compte 70 dossiers actifs. On ne pourra pas accompagner le développement de nos propres entreprises. C’est un constat alarmant. Il faudra des points d’équilibre nouveaux, faute de quoi, nous ne pourrons pas poursuivre un développement économique raisonné », conclut-il.
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