Politique RSE, achats responsables, accélération des innovations : le ‘monde d’après’ selon Hind Emad

Un accélérateur d’innovations. Ce sera l’une des conséquences de l’épidémie du Covid 19, selon Hind Emad, vice-présidente du Montpellier Méditerranée Métropole déléguée au développement économique et au numérique, interrogée par Arthur Loyd sur sa perception du ‘monde d’après’...

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« Les transports aériens, ferroviaires ou maritimes vont déployer plus tôt que prévu leurs innovations. D’ici 3 à 5 ans, nous allons assister à des avancées technologiques multiples dans ces domaines », confie-t-elle. Elle espère aussi que l’on « tirera conscience collectivement les leçons de l’épidémie et des confinements, en changeant nos modes de consommation, en remettant en question les habitudes consommatrices d’énergie, pour que l’urgence climatique soit l’affaire de notre génération, et pas celle de la génération d’après ».


Achats responsables et accompagnement des TPE vers la RSE


À l’échelle de la métropole de Montpellier, Hind Emad entend favoriser les achats responsables. « Cette démarche favorisera l’économique locale, renforcera notre visibilité et notre attractivité, et fera émerger des filières souveraines sur le territoire », insiste-t-elle. L’épidémie de Covid-19 va, selon elle, faire évoluer les mentalités vers les responsabilités sociétales et environnementales. « Le niveau d’individualisme nous a poussés à mal consommer, à mal percevoir l’autre, et je dis cela en m’appuyant sur mes autres cultures, qui ont préservé le lien social (Hind Emad est d’origine irakienne et algérienne, note). Il y a nécessité à agir sur les usages par les clients, sur le handicap, l’entraide, le traitement des incivilités. Pour ces évolutions, les acteurs économiques peuvent prendre leur part de responsabilités, en termes de stratégie, de productions, pour générer un impact social et environnemental positif. La recherche d’impact et les messages font partie des missions des entreprises. »

Les appels d’offres de la métropole vont ainsi inclure des critères RSE forts. En contrepartie, « les TPE seront accompagnées dans leur stratégie RSE, comme le fait déjà le Business Innovation Center avec les start-up. Ce sera une façon pour Montpellier de se distinguer par rapport à d’autres métropoles. Le point de départ de la RSE est local, c’est le bon espace pour favoriser les expérimentations, et pour accompagner des politiques de déploiement de RSE. » Un plan va être mis en œuvre pour « pousser les entreprises à agir » en ce sens. Les entreprises locales, souvent des PME, « ont la bonne taille pour s’adapter rapidement à ce monde d’après. Jouons sur la force d’innovation des entreprises d’ici. D’autant plus qu’elles sont bienveillantes entre elles ».

Favoriser les studios de production

La dirigeante de Faciligo (application facilitant les déplacements des personnes handicapées, dépendantes et/ou âgées) veut par ailleurs pousser les feux sur la filière son, industrie culturelle et créative qui se déploie au sein de la Cité Créative (ex-EAI), et qui incarne l’entrée de plain-pied dans le monde d’après. « Aujourd’hui, la métropole compte 70 studios de production numérique spécialisés dans le son, l’image et la publicité : Netia, Ubisoft, Isotropix, Dwarf Labs, tout récemment l’implantation de Fortiche Production… En tout, cette filière représente 2.000 emplois ! » Autre axe de développement, la filière smart city, « un sas pour expérimenter des innovations et mettre en avant la capacité créatrice du territoire ». Cette filière smart city va d’ailleurs être explorée tout au long du premier semestre, avec un cycle de conférences sur la smart home et la smart building, coorganisées par Midi Libre et la Smart Buildings Alliance.

Pas de monde d’après sans 5G


Hind Emad ne voit « pas de difficulté » au déploiement de la 5G dans la métropole. « Nous allons autoriser le déploiement des premières phases. Cette technologie va dans le sens de l’innovation numérique et des nouveaux usages », glisse-t-elle. Du côté de la place des femmes dans l’entrepreneuriat, elle rappelle que seulement 6 % des entreprises du numérique sont dirigées par des femmes. « En tant que co-dirigeante de Faciligo, j’étais souvent la seule femme dans les réunions avec des clients, des collectivités… D’autant plus que l’application est dédiée au secteur des transports, un univers plutôt masculin ! », explique-t-elle. Mais la filière « commence à changer. La montée en puissance de la création graphique, souvent prisée par les femmes, casse les barrières. L’image de la filière se féminise. »

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