Un défi pour les immeubles de bureaux et un enjeu pour le paysage urbain : la réversibilité, un mode de conception plus adapté.
lire l'articleLe secteur du bâtiment fait face à de lourds défis pour cohabiter proprement avec l'environnement durable. L'impact environnemental des immeubles est considérable et engendre des conséquences importantes. Aujourd'hui, plus que jamais, il est crucial de réinventer la chaîne de valeur en plaçant l'humain au cœur des préoccupations.
L'immeuble réversible se caractérise par sa capacité à changer facilement son utilisation principale, comme c'est actuellement le cas pour la transformation des bureaux en logements. Les bâtiments réversibles offrent une flexibilité permettant d'adapter les espaces et leur utilisation, ce qui favorise l'implication des parties prenantes dans l'élaboration du projet, selon leurs besoins spécifiques.
La réversibilité des bâtiments, définie par l'article L111-1 de la loi Climat et résilience du 22 août 2021, consiste en la conception d'un bâtiment permettant de changer son utilité première, en partie ou en totalité, sans nécessiter de rénovation importante ou de reconstruction.
La réversibilité s'articule autour de trois dimensions principales :
En optimisant ces trois dimensions, il devient possible de transformer les bâtiments et les terrains de manière plus efficace et respectueuse de l'environnement, en réponse aux exigences de la construction réversible et des normes environnementales actuelles.
Les bâtiments réversibles sont aujourd'hui cruciaux pour les entreprises, offrant une réponse efficace à plusieurs défis et opportunités :
En intégrant une conception réversible, les entreprises peuvent donc anticiper les changements, optimiser leurs ressources et renforcer leur compétitivité tout en contribuant à un avenir durable.
Proposer une solution réversible pour la mixité d'usages des immeubles présente un attrait considérable. Elle offre la possibilité de s'adapter rapidement aux évolutions urbaines avec moins de contraintes techniques et économiques, tout en réduisant l'empreinte carbone des bâtiments grâce à une diminution significative des travaux nécessaires à leur reconversion.
Opter pour une conception réversible, c’est opter pour une approche qui facilite le changement de destination sans nécessiter d'intervention lourde, tout en minimisant la complexité technique et en adoptant une économie circulaire maîtrisée, grâce au principe de reconversion à faible coût et de courte durée.
En France, les années 50 à 70 ont été marquées par des évolutions significatives dans le droit de l'urbanisme pour répondre à une croissance démographique rapide. Cette période a entraîné un cycle de vie des bâtiments très court, consistant en une succession rapide de conception-construction-démolition.
Dorénavant, la réversibilité des immeubles de bureaux permet de pallier à ce schéma regrettable. Cette solution offre aux entreprises un moyen de s'adapter aux fluctuations du marché immobilier et de garantir la pérennité de leurs investissements. Grâce à une approche flexible et adaptable, les sociétés peuvent alors prévenir les risques d'obsolescence, optimiser l'utilisation de leurs surfaces et ainsi, réduire les coûts d'occupation.
La mise en forme des bâtis réversibles doit être envisagée dès le début du projet par le maître d’ouvrage. De plus, une mission de programmation architecturale doit nécessairement examiner l'organisation du territoire afin de réussir à mettre en œuvre un plan de réversibilité efficace.
L'industrie du bâtiment est un contributeur majeur aux émissions de gaz à effet de serre et à la production de déchets. Il est impératif de repenser les pratiques de construction en adoptant une approche plus durable et respectueuse de l'environnement.
L’étude de l'ADEME souligne des chiffres alarmants :
La réversibilité des usages des immeubles est une stratégie clé pour réduire l'empreinte carbone. En permettant une adaptation rapide aux mutations urbaines avec moins de contraintes techniques et économiques.
Cela se traduit par une diminution significative des matériaux et de l'énergie utilisés dans les processus de construction et de démolition, contribuant ainsi à une réduction notable des émissions de CO2.
Une approche globale et transversale est essentielle pour tout projet de construction ou de réhabilitation. Penser réversible, c'est s'inscrire dans une vision plus large d'économie circulaire et prospective, en concevant des bâtiments réutilisables.
Cette solution promu un modèle durable qui favorise la reconquête, la réappropriation et le recyclage des structures existantes. En facilitant le changement de disposition des bâtiments (comme convertir des bureaux en commerces), la réversibilité, prolonge leur cycle de vie réduisant ainsi les déchets de construction et les besoins en nouvelles matières premières.
Transformer les immeubles de bureaux en logements ou autres usages est un enjeu majeur de l'urbanisme moderne, nécessitant une réflexion approfondie sur les contraintes techniques et architecturales.
La complexité réside dans le fait que chaque type de bâtiment doit respecter des normes spécifiques dictées par le Code de la Construction et de l'Habitation, le Code de la Santé Publique et le Code du Travail.
Par exemple, les normes applicables à un immeuble de bureaux diffèrent de celles d’un immeuble d’habitation. Selon leurs usages, ces bâtiments doivent satisfaire des exigences distinctes en matière de sécurité incendie, d'accessibilité, de luminosité et de relation à l’environnement.
Cette disparité complique la conception d’un bâtiment réversible celui-ci devant être initialement conçu pour répondre aux exigences de plusieurs usages. De plus, les bâtiments susceptibles d'accueillir des établissements recevant du public (ERP) ou de grande hauteur doivent se conformer à des régulations encore plus strictes, imposant de concilier des exigences architecturales variées et souvent incompatibles.
Cela pose un défi significatif à la planification et à la réalisation de tels projets. De plus, d’autres contraintes sont également identifiables, notamment en ce qui concerne la fiscalité. La TVA continue de dissocier les produits financiers tels que les « bureaux » et les « logements », instaurant une sectorisation préjudiciable à la réflexion sur la ville et rendant complexe le basculement d’une destination à une autre.
La réversibilité des bâtiments de bureaux en logements est fortement influencée par un cadre réglementaire complexe et en constante évolution.
La loi SRU et ses modifications ont initialement restreint les usages des immeubles, obligeant les promoteurs à obtenir des autorisations spécifiques pour changer l'affectation d'un bâtiment en fonction du Plan Local d'Urbanisme (PLU).
La loi ALUR, en réduisant le nombre de destinations à cinq et en introduisant des sous-destinations, a simplifié certains contrôles tout en rendant les règles plus précises et parfois plus contraignantes.
Ces évolutions législatives visent à promouvoir la mixité fonctionnelle et sociale, mais elles apportent également une incertitude juridique pour les initiatives axées sur la réversibilité.
Enfin, bien que la loi ELAN facilite la transformation de bureaux en logements, cette dernière reste limitée quant au "concept de réversibilité", se concentrant principalement sur des mécanismes temporaires de réquisition des locaux vacants. Les promoteurs doivent donc composer avec un cadre juridique strict et morcelé, ce qui complique la planification et la mise en œuvre de certaines approches.
De nombreux exemples de réalisations réversibles ont été menés à bien, démontrant la faisabilité et les avantages de cette approche. Ces réalisations peuvent ainsi servir de source d'inspiration pour d'autres initiatives visant à créer des villes plus respectueuses de leur environnement.
En France, plusieurs projets d'immeubles réversibles se distinguent par leur conception innovante et leur capacité à s'adapter à divers usages au fil du temps. Ces chantiers exemplaires illustrent comment l'architecture et l'urbanisme peuvent répondre aux besoins changeants de la société.
Ces initiatives démontrent comment les immeubles réversibles peuvent offrir des solutions environnementales respectueuses et adaptables aux défis contemporains, tout en répondant aux attentes des utilisateurs et des collectivités locales.
L'urgence écologique a accéléré l'adoption de nouvelles approches en matière de construction, soulignant l'importance d'intégrer les aléas climatiques et la flexibilité d'usage. Les initiatives dans la réversibilité des bâtiments se multiplient, soutenues par un cadre juridique en évolution, que les notaires s'efforcent de simplifier.
Historiquement, les bâtiments haussmanniens ont montré une grande capacité d'adaptation aux nouvelles réglementations. Dorénavant, l'objectif est d'appliquer ces principes aux constructions neuves afin de créer des immeubles résilients, écologiques et neutres en carbone.
Les collectivités encouragent activement ces constructions réversibles, reconnaissant leur potentiel à long terme. En effet, ces derniers présentent de nombreux avantages comme en témoignent des initiatives pionnières telles que le programme "Réinventer Paris" : des bâtiments transformables et mutables, permettant une flexibilité d'usage.
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