Repenser l'empreinte immobilière des entreprises en France

Analyse de l'empreinte carbone de l'entreprise et de ses impacts climatiques.

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Alors que la lutte contre le changement climatique s'intensifie, les sociétés, en France, se doivent de repenser leur modèle immobilier pour réduire leur empreinte carbone. En effet, le secteur du bâtiment représente à lui seul près d'un quart des émissions de gaz à effet de serre dans le pays.


Comment repenser l’empreinte immobilière des entreprises ?

Repenser l'empreinte immobilière des sociétés nécessite une approche globale du cycle de vie des bâtiments, de leur conception à leur déconstruction.

Cela inclut : l'optimisation de l'occupation des espaces par des modes de travail flexibles, la construction de bâtiments durables avec des matériaux écologiques et des systèmes écoénergétiques, ainsi que la gestion durable des bâtiments existants par des rénovations énergétiques et des pratiques d'entretien respectueuses de la planète.

Comprendre l’empreinte immobilière et son impact

L’empreinte immobilière, ou empreinte carbone du bâtiment, mesure les émissions de gaz à effet de serre (GES) tout au long de son cycle de vie : construction, utilisation et fin de vie. Elle est exprimée en kilogrammes de CO2 équivalent par mètre carré et par an, permettant de cibler les efforts pour minimiser l’impact environnemental.

Pourquoi l’empreinte immobilière est-elle importante ?

L'empreinte immobilière va bien au-delà d'une simple métrique technique ; elle incarne des enjeux cruciaux économiques, environnementaux et sociaux.

Une gestion efficace de l'empreinte immobilière permet de diminuer les coûts opérationnels, minimiser les effets sur l'environnement et améliorer le confort des occupants.

D'un point de vue financier, une empreinte optimisée minimise les surfaces inutilisées, générant des économies substantielles sur loyers, charges, et entretien.

En parallèle, sur le plan environnemental, elle contribue à la lutte contre le réchauffement climatique en diminuant la consommation de ressources énergétiques et les émissions de gaz à effet de serre.

Lien entre empreinte immobilière et empreinte carbone

L'industrie du bâtiment joue un rôle prépondérant dans l'équilibre environnemental. Sa contribution à l'impact planétaire se mesure à travers deux indicateurs clés : l'empreinte immobilière et l'empreinte carbone. Comprendre ces concepts est essentiel pour appréhender les enjeux environnementaux liés au secteur immobilier et identifier des solutions durables.

L'empreinte immobilière désigne la surface terrestre artificialisée par les constructions et infrastructures. Elle traduit l'espace naturel sacrifié au profit de l'urbanisation. Une empreinte immobilière conséquente engendre des répercussions négatives sur la planète, telles que :

  • La perte de biodiversité
  • L'imperméabilisation des sols
  • La fragmentation des habitats naturels

L'empreinte carbone du secteur immobilier quantifie les émissions de gaz à effet de serre (GES) générées tout au long de son cycle de vie. Cela comprend :

  • Les émissions liées à la construction
  • Les émissions liées à l'exploitation
  • La déconstruction et la gestion des déchets du bâtiment.

En France, l'empreinte carbone du BTP représente environ 23% des émissions de GES totales - d'après l'Agence de l'environnement et de la Maîtrise des ressources énergétiques (ADEME), faisant de ce secteur un contributeur majeur au changement climatique.

 

Mesurer l’empreinte carbone de sa société

L'empreinte carbone est une mesure essentielle des effets néfastes des activités humaines sur la planète, évaluant spécifiquement les émissions de CO2. Pour une société, cette évaluation constitue une étape cruciale dans la gestion de son emprunte écologique.

En calculant l'empreinte carbone, une organisation peut identifier les principales sources de ses émissions de gaz à effet de serre, permettant ainsi d'élaborer des stratégies ciblées pour minimiser son impact.

Cette démarche favorise non seulement une consommation énergétique plus optimisée, mais elle encourage également des pratiques plus durables et responsables, contribuant à la lutte contre le changement climatique.

Outils pour évaluer l’empreinte carbone

L'évaluation de l'empreinte carbone est cruciale pour les organisations qui souhaitent diminuer de manière drastique leur impact environnemental. Voici quelques solutions :

Le bilan carbone

Ce service gratuit permet aux PME d'avoir une première approche pour calculer leur empreinte carbone en suivant une méthodologie simple et approuvée par l'ADEME.

EcoIndex

Cette analyse disponible gratuitement en ligne, évalue l'empreinte carbone d'un site web en analysant sa consommation de ressources énergétiques. Elle est utile pour les entités cherchant à minimiser l'emprunte écologique de leur présence en ligne.

Greenly

Cette solution digitale payante propose un outil complèt pour suivre et réduire l'empreinte carbone des sociétés. Elle automatise la collecte des données, visualise les émissions par catégorie et aide à mettre en place des actions de réduction.

Le choix de la solution dépend de la taille de l'organisation, du secteur, des besoins en data et du budget. Les options gratuites conviennent aux premières évaluations, tandis que les logiciels payants proposent des fonctionnalités avancées pour une gestion plus précise des émissions de carbone.

Utiliser les données de l’INSEE pour l’évaluation

Les data de l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) constituent une ressource précieuse pour mesurer l'empreinte carbone d'une entreprise, en complément des informations internes collectées. L'INSEE fournit à ces dernières des informations détaillées sur :

  • La consommation de ressources énergétiques par secteur d'activité et par zone géographique.
  • Les transports, incluant les kilomètres parcourus et les modes de transport utilisés.
  • Les déchets, avec des précisions sur les quantités produites et les types de déchets.

Cette initiative complémentaire permet d'obtenir une analyse plus précise de l'impact environnemental de l'entreprise. En exploitant les données de l'INSEE, les entreprises peuvent identifier les principales sources de leurs émissions de gaz à effet de serre et évaluer l'impact de leurs choix stratégiques sur leur empreinte carbone.

Rôle du Ministère de la Transition Écologique

Le rôle du Ministère de la Transition Énergétique dans la mesure de l'empreinte carbone des entreprises est crucial pour encourager une économie durable et responsable. Le Ministère met en œuvre une stratégie multidimensionnelle pour inciter ces dernières à mesurer et à réduire leurs émissions de GES, notamment grâce à :

La mise à disposition des outils et des ressources : des outils pratiques et des guides en ligne pour faciliter le calcul de l'empreinte carbone.

Des solutions d'accompagnement et des aides financières : des programmes personnalisés et concrets pour permettre aux entités de réaliser un bilan carbone, visant à réduire les émissions de GES.

Un rôle dans le renforcement de la réglementation : des reportings environnementaux afin d'accroître la transparence et de responsabiliser les dirigeants vis-à-vis de leur impact écologique.

Des campagnes de sensibilisation et d'information : pour sensibiliser et informer les sociétés aux enjeux climatiques et à l'importance d'atteindre la neutralité carbone.

Tant d'actions visent à mobiliser les dirigeants et à les encourager à s'engager dans des démarches de décarbonation. Grâce aux efforts du Ministère de la Transition Écologique, le nombre d'entités réalisant leur bilan carbone a considérablement augmenté. Cela favorise la mise en place d'actions concrètes pour réduire les émissions de GES, améliore la transparence vis-à-vis des parties prenantes et responsabilise ces dernières sur leurs engagements environnementaux, contribuant ainsi activement à la lutte contre le changement climatique.

 

Stratégies pour réduire l’empreinte immobilière

Les normes telles que la SBTi (Science-Based Targets Initiative) et le CRREM (Carbon Risk Real Estate Monitor), en matière de transparence des émissions de GES, soutiennent l'idée de s'attaquer aux émissions directes et indirectes. Ces démarches encouragent la recherche de bâtiments durables par l'optimisation des espaces, l'adoption des énergies renouvelables, ainsi que des pratiques de rénovation et de construction écologiques.

Optimisation de l’utilisation des espaces

La gestion efficace de l'espace a un impact direct sur la performance et la culture d'une société. Un espace de travail bien conçu peut stimuler la collaboration, l'innovation et la créativité, tandis qu'un autre mal aménagé peut nuire à la productivité, à la motivation et au moral des employés.

L'optimisation de l'espace permet de :

  • Réduire les coûts immobiliers et améliorer l'efficacité des espaces de travail.
  • Favoriser le travail flexible et hybride.
  • Contribuer aux objectifs de développement durable.

En repensant l'aménagement de leurs bureaux, les organisations peuvent créer des espaces propices au travail d'équipe, au brainstorming, à la concentration individuelle et à la détente. Cela se traduit par l'aménagement d'espaces collaboratifs, de zones calmes, de salles de réunion modulables et d'aires de loisirs.

Ainsi, l'optimisation de l'utilisation des espaces devient un élément central de la stratégie d'entreprise, visant à améliorer le bien-être général des employés et à renforcer l'efficacité organisationnelle.

Adoption des énergies renouvelables

Un fait intéressant rapporté par Greenly révèle que 40 % des participants à l'étude Citepa-ABC sous-estiment leur empreinte carbone. En conséquence, 80 % d'entre eux souhaitent agir pour la réduire et deux tiers souhaitent sensibiliser leur entourage aux leviers d'actions possibles.

Pour bénéficier des avantages à long terme, il est crucial d'adopter une stratégie méthodique et progressive. Voici les principales étapes à suivre :

Évaluer les besoins énergétiques d'un société

  • Réaliser un audit complet pour identifier les postes de consommation les plus importants et les potentiels d'économies d'énergie.
  • Examiner les factures d'utilisation de ressources énergétiques pour comprendre les tendances de consommation et les pics de demande.
  • Déterminer les équipements les plus énergivores (chauffage, climatisation, éclairage, machines de production).

Fixer des objectifs clairs et mesurables

  • Définir un objectif de réduction de la consommation énergétique sur une période donnée.
  • Déterminer le pourcentage d'énergie renouvelable que l'entité souhaite produire ou acheter.
  • Fixer un objectif de réduction des émissions de CO2.

Choisir les technologies adaptées

  • Installer des panneaux solaires pour produire de l'électricité.
  • Utiliser l'éolien pour les entreprises disposant de grands espaces.
  • Exploiter la biomasse pour produire de la chaleur ou de l'électricité.
  • Utiliser la géothermie pour le chauffage ou la climatisation.
  • Transformer l'énergie avec des pompes à chaleur exploitant les calories de l'air ou du sol pour le chauffage ou le refroidissement.

Adopter des solutions verte permet aux organisations de remplir leurs responsabilités sociales et sociétales tout en offrant de nombreux avantages. Cette transition vers les énergies renouvelables nécessite une réflexion approfondie et progressive.

Rénovation et construction écologiques

Les sociétés, qu'elles soient propriétaires ou locataires de bâtiments, jouent un rôle crucial dans la rénovation et la construction écologiques des immeubles de bureaux. Le secteur tertiaire, en particulier les bureaux, est responsable d'une part significative de la consommation énergétique et des gaz à effet de serre émis. Par conséquent, il est impératif de connaître et d'estimer son empreinte carbone pour pouvoir agir efficacement et prioriser la rénovation et la construction écologiques de ces bâtiments pour limiter l'impact sur l'environnement en France.

La rénovation écologique valorise également le patrimoine bâti en le modernisant, ce qui accroît son attrait et sa valeur. Par ailleurs, les sociétés qui investissent dans des bâtiments écologiques sont plus attractives pour les talents, notamment les jeunes générations sensibles aux enjeux environnementaux. Par exemple, en limitant la quantité de CO2 émise, ces dernières montrent leur engagement environnemental de manière concrète.

Pour encourager ces initiatives, plusieurs aides financières sont disponibles, telles que MaPrimeRénov', l'éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ), les certificats d'économies d'énergie (CEE) et diverses aides régionales et locales. En outre, des certifications environnementales comme HQE, BREEAM et LEED permettent de garantir la performance écologique des bâtiments.

En investissant dans des bâtiments réversibles et éco-performants, les organisations réduisent leur impact environnemental, améliorent le confort de leurs salariés et renforcent leur image de marque.

 

L’impact de l’empreinte immobilière sur l’environnement

L'empreinte immobilière impacte l'environnement en consommant des terres, entraînant déforestation et perte de biodiversité. La construction produit des émissions de CO2, utilise des matériaux difficilement recyclables et entraîne une consommation énergétique excessive. De plus, les infrastructures urbaines imperméabilisent les sols, augmentant les risques d'inondation. Sans parler de la gestion des déchets issus de la démolition qui constitue un défi écologique majeur.

Effets sur la biodiversité et les écosystèmes

Les bâtiments consomment environ 44 % de l'énergie en France et sont responsables d'un tiers des émissions de gaz à effet de serre, surpassant les transports qui représentent 31,3 % selon le Ministère de la Transition Écologique. Cela souligne la nécessité de se concentrer sur la réduction de l'empreinte carbone pour atteindre la neutralité.

De plus, le secteur du bâtiment produit environ 19 % des déchets totaux duBTP, soit 46 millions de tonnes par an. Ces déchets proviennent principalement de la démolition (49 %), de la réhabilitation (38 %), et de la construction neuve (13 %).

Pour atténuer la pollution et la dégradation des écosystèmes, il est crucial de mettre en place des stratégies efficaces de réduction et de recyclage des déchets.
 Réduction des émissions de gaz à effet de serre

Le calcul de l'empreinte carbone, qui comprend l'empreinte écologique et la mesure des émissions spécifiques telles que celles de la France, est essentiel pour évaluer l'impact environnemental des activités industrielles, des transports et de la gestion des déchets. Un service efficace dans ce domaine permet d'obtenir des données précises pour mieux comprendre et atténuer les effets du climat sur notre planète.

Voici quelques moyens reconnus pour minimiser l'impact carbone d'un immeuble :

  • Optimiser la gestion de la consommation énergétique : un bâtiment basse consommation (BBC) utilise 60% d'énergie en moins qu'un bâtiment traditionnel (selon une étude récente de l'ADEME).
  • Adopter des matériaux biosourcés : des matériaux comme le bois, la laine, ou la terre crue capturent le carbone et améliorent la durabilité.
  • Améliorer la qualité de l'air intérieur : l'utilisation de produits naturels et de systèmes de ventilation efficaces assure une meilleure qualité de l'air intérieur.

Contribution aux objectifs de l’Accord de Paris

L'Accord de Paris, en vigueur depuis le 4 novembre 2016, est un traité international juridiquement contraignant sur les changements climatiques. Son objectif principal est de maintenir l'augmentation de la température mondiale en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels, avec des efforts pour limiter cette augmentation à 1,5°C.

Pour cela, les émissions de gaz à effet de serre doivent culminer avant 2025 et diminuer de 43% d'ici 2030. Un cadre de transparence renforcée (ETF) a été mis en place pour que, dès 2024, les pays rendent compte de leurs actions et progrès climatiques de manière transparente.

Les données recueillies contribueront à un bilan mondial, permettant d'évaluer les progrès collectifs et de formuler des recommandations pour une réduction continue de l'empreinte écologique de chaque pays. Les dirigeants ont un rôle crucial à jouer. L'empreinte immobilière des sociétés représente une part significative des émissions de gaz à effet de serre.

En adoptant des pratiques durables, telles que l'amélioration de l'efficacité énergétique des bâtiments et l'utilisation de sources d'énergie renouvelables, elles peuvent considérablement réduire leur empreinte carbone. Ces efforts contribueront non seulement à atteindre les objectifs de l'Accord de Paris, mais aussi à protéger notre planète.

Actions concrètes pour un avenir durable

Le développement durable est un enjeu crucial de notre époque, et chacun peut contribuer à un avenir plus respectueux de l'environnement. Il est essentiel de calculer son empreinte carbone pour comprendre la quantité de CO2 que nous émettons. Voici quelques moyens concrets à adopter au quotidien : réduire sa consommation d'énergie, économiser l'eau, diminuer ses déchets, consommer de manière responsable, limiter l'utilisation de la voiture individuelle et opter pour une mobilité douce.

Arthur Loyd, le premier réseau national de conseil en immobilier d'entreprise, est à vos côtés pour transformer votre empreinte immobilière en France. Spécialistes de la recherche et de l'optimisation de vos espaces de bureaux à l'achat ou en location à Paris et en région, nous vous offrons une analyse approfondie et sur mesure pour tous types d'actifs : terrains, entrepôts, locaux d'activité, commerces et bureaux. Ensemble, repensons l'impact de votre immobilier sur votre stratégie d'entreprise et bâtissons un avenir durable et efficace pour vos espaces professionnels.

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