Lille face à l'influence des Dark Stores

Les Dark Stores, ces magasins de l'ombre qui envahissent nos villes au détriment des commerces de centre-ville, vont-y perdurer longtemps en France ?

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Dark stores à Lille : encadrement par la Mairie


La pandémie a drastiquement changé les habitudes de consommation des Français, devenus de plus en plus friands de la livraison rapide proposée par les différents acteurs de la grande distribution, cette méthode de consommation entraine une certaine dérive que sont les Dark Stores.

 

Dark store : le succès d’une excellente logistique

Comme beaucoup de nouvelles tendances actuelles, les dark stores sont apparus pour la première fois aux États-Unis. Ces magasins de l’ombre sont des commerces alimentaires, ou plutôt micro-entrepôts de distribution, dédiés exclusivement à la livraison à domicile. Malgré leur agencement en rayons, les dark stores ne sont pas adaptés pour accueillir du public.

Toutes les grandes villes y passent : Lille, Lyon, Paris, Bordeaux, Marseille… Et les plus grandes enseignes tel que Carrefour, Monoprix ou encore Amazon se laissent séduire par ces magasins de l’ombre.

Situés en rez-de-chaussée d’immeuble ou en sous-sol, ils remplacent les vitrines attractives d’anciens magasins de centre-ville, dans des locaux commerciaux allant de 100 à 300 m2, afin de profiter de la densité de population importante de ces quartiers.

L’objectif est de proposer aux habitants de ces quartiers une livraison de leurs courses entre 15 minutes et 1 heure, afin de répondre à la tendance du quick commerce. Une fois la commande saisie sur l’application, l’entrepôt le plus proche reçoit la liste de course, puis la commande est transmise au livreur qui va venir la déposer sur le pas de la porte.

Pour citer quelques acteurs qui investissent de plus en plus dans ce type de magasins, on va retrouver des enseignes tel que Gorillas, Cajoo, Getir, Zapp, Gopuff… et plus récemment Flink qui vient de s’implanter dans une seconde ville Française, après Paris : Lille.

 

rack de rangement dans un dark store

 

La crise du Covid-19 a bouleversé les habitudes de consommation dans le monde, tandis que le marché du retail est mis à rude épreuve, alors que celui du e-commerce se voit porter par un élan nouveau. En effet les livraisons de courses à domicile abondent les villes, et les enseignes de grande distribution développent leur service de drive.

C’est ainsi que les dark stores se sont imposés comme un service d’avenir pour le secteur de la grande consommation, afin de répondre aux attentes des Français, à une époque où le temps est une ressource précieuse.

Faire ses achats alimentaires n’a jamais été aussi simple : au bureau entre deux réunions, à la pause déjeuner, depuis son canapé… sans avoir à affronter le trafic routier et les rayons bondés aux heures de pointe.

Mais ce modèle présente également des avantages pour les entreprises, notamment l’optimisation de la supply chain, grâce à sa proximité avec les consommateurs, et il répond aussi à certains enjeux RSE avec des temps de trajet plus courts et des modes de livraison respectueux de l’environnement.

 

Les problèmes juridiques

Le développement en France de ce modèle a suscité de nombreuses questions, notamment au niveau de la qualification juridique du local qui abrite ces enseignes.

L’impact qu’ont les dark stores vis-à-vis de l’animation et de la fréquentation des rues commerçantes est important dans les villes : fermer d’anciennes boutiques pour créer un local où vont et viennent les livreurs suscite la colère des commerçants. Le cadre juridique des dark stores doit être clarifié afin de respecter une certaine cohérence avec les divers projets des territoires.

Selon le code de l’urbanisme, un dark store est considéré comme un entrepôt, si le local est exclusivement destiné à la livraison. Dans le cas où le local assure également un service de drive permettant le retrait de commande sur place, alors le dark store est considéré comme un commerce.

Cette distinction devrait permettre une insertion urbaine plus facile en limitant les inquiétudes liées à une possible surfréquentation des lieux.

 

Leur avenir en France ?

Le développement important dans les grandes villes de ces modèles n’est pas sans conséquences. Les commerçants de centre-ville redoutent une désertification progressive des rues piétonnes et des commerces de proximité.    

Perte de contact humain, invisibilité du travail essentiel à la vie urbaine, impact sur le développement de nouvelles entreprises en centre-ville… L’augmentation des dark stores inquiète les élus locaux vis-à-vis de l’attractivité des villes, et entraine un changement progressif et durable du paysage urbain.

Certaines municipalités tentent de lutter contre ces effets néfastes qu’engendrent les dark stores en se munissant d’un droit de préemption commercial par exemple, ou encore en demandant au gouvernement d’aplanir les règles d’implantation de ces commerces fantômes selon certains critères.  

À Lille, suite à la récente implantation du géant Allemand Flink, la Mairie a voté une nouvelle stratégie de Commerce et d’Artisanat, afin d’encadrer ces nouveaux types de commerces. 

Coursier sur un vélo

La municipalité souhaite par exemple réguler le stationnement public de leurs équipements de livraison, regarder la législation par rapport au PLU (Plan Local d’Urbanisme) ou encore encadrer les loyers commerciaux trop élevés dans le centre-ville, favorisant l’implantation de grandes enseignes au détriment de petits indépendants.

 

Vers une cohabitation entre commerce de proximité et dark stores

Depuis quelques années, on assiste à une réorganisation de nombreuses agglomérations françaises, face aux conséquences de l’uberisation. L’arrivée des dark stores sur le marché français n’a fait qu’empirer les choses, et contraint les municipalités à prendre des mesures pour limiter leur impact sur la vie local.

Les dark stores sont voués à se développer dans les villes, au prix des commerces de proximité déjà implantés qui voient la fréquentation des rues diminuer drastiquement. Mais ces derniers ne sont pas près de disparaître, il faut trouver pour cela un équilibre entre ces deux modèles : la tradition des commerces physiques, et la modernité des dark stores.

Il serait par exemple judicieux d’aider les entreprises souhaitant implanter des dark stores à trouver des lieux plus adéquats pour l’installation de leurs locaux, tout en limitant les externalités négatives. L’une des solutions pourrait notamment résider dans l’utilisation d’espaces inoccupés dans des parkings souterrain, des garde-meubles… en transformant la destination des baux. La création de points de retrait chez les commerçants de proximité, ou bien la mutualisation des flux de marchandises pourrait limiter un certain nombre de nuisances.

 


 

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