Changement des process, recours à des traders spécialisés en énergie, fermetures momentanées de sites… La hausse des prix de l’énergie impacte l’économie.
lire l'articleSous couvert d’anonymat, le directeur d’un site agroalimentaire héraultais, employant 120 salariés, déclare « avoir eu une bonne stratégie d’achat d’énergie depuis le Covid, à une période où les prix étaient encore bas. Notre service achat verrouille les contrats. Sur l’an prochain, j’ai 75 % de mes coûts énergétiques couverts. » Le groupe international a recours à des sociétés de consulting en achat d’énergie, « très courtisées en ce moment ». Ces traders d’un nouveau genre « donnent des tendances, des informations géopolitiques, recommandent d’acheter, ou pas », précise-t-il, alors que le prix de l’énergie « augmente énormément, même si notre matière première reste prédominant dans le coût de revient ». La facture énergétique augmente quand même de 2 millions d’euros entre 2021 et 2022. « Mais sans ces négociations en amont, on aurait plutôt été autour des 3 millions de hausse », confie-t-il. Même anticipé, cet impact est « exceptionnel et pèse très lourd dans les comptes ».
Cette hausse des prix de l’énergie pèse aussi sur les négociations annuelles. « On entent l’État demander aux entreprises d’augmenter les salaires. Mais tous nos centres de coûts explosent : emballages, énergies, matières premières… Et il faut bien arriver à un compte d’exploitation positif. »
Autres pistes d’adaptation, un changement des process de production, « en passant sur des machines qui consomment moins, et/ou qui sont monitorées, avec une analyse fine des données ». Ou encore, bien sûr, les limitations de consommation. « Toute infrastructure industrielle peut avoir des fuites d’électricité sur des compresseurs. Nous avons investi dans un nouveau compresseur. » En vue de l’hiver prochain, l’industriel anticipe des scénarios de rupture d’énergie, qui pourrait être demandée par la préfecture.
La piscine (dite « stade nautique ») Nemausa, située à Nîmes, a été fermée une semaine, du 5 au 12 septembre, par le délégataire Vert Marine, qui exploite des dizaines de piscines en France. Une décision que Vert Marine, gestionnaire de la piscine Nemausa depuis 2011 par délégation de service public, a justifiée par une « situation financière inédite », provenant de la hausse du coût de l'énergie. « Si cette hausse était impactée sur le prix d'entrée dans les établissements, ces derniers seraient multipliés par trois », ont déclaré Thierry Chaix, président de Vert Marine, et Jean-Pascal Gleizes, directeur général. Sous la pression de Nîmes Métropole, et de son président Franck Proust, l’équipement a finalement rouvert le 12 septembre.
« Les deux parties ont acté la substitution du contrat énergétique de Vert Marine par celui qui lie Nîmes Métropole au SMEG (Syndicat mixte d’électricité du Gard), sensiblement plus avantageux en termes de tarifs et ce, jusqu’à la fin de l’année, indique la collectivité. Nîmes Métropole et Vert Marine doivent se concerter à nouveau à la mi-décembre pour convenir des modalités de continuité de service public pour l’année 2023 en fonction de la conjoncture énergétique et des décisions gouvernementales. »
Cet épisode donne une clé de lecture économique pour les prochains mois : après les aides diverses distribuées pendant le Covid, et l’augmentation de la facture énergétique, certaines collectivités risquent de reporter ou d’alléger certains investissements.
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