La scale-up parisienne Doctolib qui s’implante à Nantes illustre la nouvelle tendance née de la crise sanitaire. Les entreprises et leurs salariés se mettent au vert, séduits par des loyers plus accessibles et une meilleure qualité de vie en régions. Décryptage entre Pierre-Antoine Matrand, Directeur Général d’Arthur Loyd Île-de-France,Benoît Tirot, Directeur Général d’Arthur Loyd Régions et Yvan Quillec, Directeur Nantes / Saint-Nazaire.
lire l'articlePA. MATRAND :Dans la période d’incertitudes qui s’ouvre, les entreprises vont devoir réaliser des économies, notamment sur les coûts immobiliers, qui représentent souvent le deuxième poste de dépenses après les salaires. A Paris, il n’est plus rare de trouver des loyers de présentation supérieurs à 850 €/m2/an, contre 300-325 €/m2/an au maximum en régions, soit un rapport de 1 à 3. De leur côté, les collaborateurs manifestent de la lassitude face aux temps de transport et aux coûts du logement en région parisienne.
B. TIROT : Le score de l’année 2020 est trop particulier pour être analysé immédiatement. Sur sa moyenne décennale, le marché des bureaux en Île-de-France oscille entre 2 et 2,6 millions de m² transactés. Il a baissé pour la deuxième année consécutive en 2019, à l’inverse des grandes métropoles régionales. Les huit principaux marchés tertiaires ont représenté 1,5 million de m² placés en 2019 avec des volumes allant à Lyon de 440 000 m², Lille 264 000 m² puis Bordeaux qui progresse grâce au renouveau insufflé par l’effet LGV. Suivent ensuite Nantes, Aix-Marseille et Toulouse, puis Rennes et Montpellier à plus de 100 000 m².
PA. MATRAND :Nous répondons depuis quelques temps déjà à des demandes de directions générales pour accompagner l’implantation de certaines de leurs équipes en régions. C’est une tendance qui s’accentue ces derniers mois et nous imaginons qu’elle va s’accélérer. Au-delà du prisme de l’immobilier de bureaux, nous constatons une montée en puissance de l’arc Ouest : Nantes, Bordeaux, Rennes, Angers. L’axe rhodanien occupe toujours une position stratégique pour les métropoles de l’Est. L’aire urbaine de Lyon y joue un rôle de locomotive. Les collaborateurs s’installent aussi à proximité de villes situées à 1h des gares parisiennes, telles que Chartres, Dijon, Rouen, Orléans, Le Mans, ou encore, Tours, en se partageant entre télétravail et présentiel pour entretenir ce ciment qu’est la culture d’entreprise.
B. TIROT :Nos métropoles régionales ont de solides atouts pour attirer les entreprises y compris celles pour qui le capital humain est finalement la ressource la plus précieuse.
Y.QUILLEC : Oui, une métropole comme Nantes par exemple qui concentre un vivier de talents représente ainsi un excellent choix. Et les décideurs économiques n’ont pas attendu cette crise sanitaire pour s’y implanter !
Pierre-Antoine MATRAND
Directeur Général Arthur Loyd Paris
Benoît TIROT
Directeur Général Arthur Loyd Régions
PA. MATRAND :Avec plus de 70 implantations, Arthur Loyd possède un maillage territorial unique en régions, tant dans les métropoles que dans les villes moyennes. Cette connaissance fine des territoires est un axe qui nous différencie de nos confrères. Nos équipes sont agiles et savent proposer des solutions immobilières flexibles. À Paris, nous allons encore renforcer notre accompagnement des grands utilisateurs, en mettant à leur disposition des outils leur permettant de scénariser des implantations dans telle ou telle ville.
B. TIROT : Notre ancrage en régions garantit une incomparable pertinence d’analyse du marché. C’est le résultat d’une stratégie à long terme, faite de proximité avec les clients et de connaissance de nos marchés. Cela nous permet d’offrir des réponses adéquates, en faisant preuve d’anticipation. Nous avons pris le chemin inverse de nos confrères : nous avons développé les régions, ce qui a nécessité ensuite notre présence à Paris. Ce qui pouvait relever d’une certaine audace hier s’avère être un atout précieux dans le monde qui s’ouvre.
Y.QUILLEC :Cette crise aura inévitablement un impact sur la dynamique en régions, aussi bien sur les marchés locatifs que celui de l’investissement. Il faut à présent respecter un ratio de 20 m2 par collaborateur si l’on suit les recommandations. Cela va bouleverser l’aménagement des bureaux, mais pourrait également générer des besoins immobiliers supplémentaires si la « casse sociale » reste, espérons-le, contenue. Tout cela concourt à une montée en puissance des régions moins engorgées et où les surfaces peuvent être plus généreuses à iso-coût pour l’entreprise.
"Qualité de vie, dynamisme économique, valeurs immobilières maitrisées, existence d’un parc de bureaux de qualité, les paramètres réclamés aujourd’hui sont tous présent à Nantes ce qui expliquent dès à présent son succès. À cela s’ajoute l’écoute et l’accompagnement de la collectivité aux entrepreneurs en recherche d’un nouveau souffle pour leur organisation.
Dans les prochains mois, le contexte aura crée les conditions d’une sérieuse réflexion des entreprises sur leurs coûts et leur organisation. Dans cette perspective, Nantes possède la capacité à répondre à ces nouveaux enjeux."
Yvan QUILLEC
Directeur d'agence et investissement
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