D’autres métropoles régionales se distinguent : c’est le cas de Bordeaux et Toulouse, seules métropoles à afficher une hausse de leur demande placée depuis le début d’année 2023.
En effet, l’activité bat son plein à Bordeaux qui affiche une hausse de 16 % en un an et de 30 % par rapport à sa moyenne quinquennale. Ainsi, 127 000 m² ont été pris à bail sur les trois premiers trimestres de l’année. Bordeaux retrouve enfin son dynamisme pré-Covid, stimulée par une conjoncture économique locale porteuse en 2022 et au début de l'année 2023. Fait remarquable, 35 transactions de plus de 1 000 m² ont été recensées depuis le début de l'année. Parmi elles, figure notamment l'opération en compte-propre de 16 000 m² de bureaux, réalisée sur une ancienne friche industrielle pour la CPAM de Gironde, dans le secteur du Grand Parc.
A Toulouse, la demande placée atteint 120 200 m² placés, en progression de +33 % en un an. 27 transactions de plus de 1 000 m² ont été signées depuis le début d’année pour 134 transactions au total, contre 194 sur les 9 premiers mois de 2022. Tout comme Bordeaux, la ville rose enregistre un rebond économique, après deux années marquées par les répercussions de la crise sanitaire. L’excellente santé du secteur aéronautique y est pour beaucoup ; Airbus notamment - dont on connaît l'effet d'entraînement pour l'économie toulousaine et les nombreux sous-traitants - dispose d'un carnet de commandes record de plus de 8 000 avions. D’ailleurs, l’avionneur est à l’origine de deux prises à bail de plus de 5 000 m² de bureaux depuis le début de l’année 2023.
Dans le palmarès des marchés locatifs régionaux, vient ensuite Aix-Marseille qui enregistre près de 91 000 m² de surfaces commercialisées, un volume en baisse de 23 % en un an. Une tendance qu’il convient de nuancer. D’un côté le marché utilisateurs d’Aix-en-Provence qui performe par rapport aux 9 premiers mois de 2022 avec une demande placée en hausse de 19 %. De l’autre, Marseille, qui pâtit d’une faible activité sur le segment des grandes transactions, et enregistre de fait un volume de transactions en baisse de 43 %.
A Nantes, 84 100 m² ont été pris à bail depuis janvier 2023. La demande placée signe un léger repli par rapport à 2022, année exceptionnelle pour la métropole. Cette baisse s’explique en grande partie par le tarissement de l’offre, qui risque de fait de limiter l’activité transactionnelle à court terme.
Pour autant, le changement de dimension du marché tertiaire nantais se précise : le niveau de demande placée est largement supérieur à sa moyenne à 5 ans. N’oublions pas que la cité des Ducs figurait à la 7ème place des marchés régionaux avant 2010. Illustration de cette évolution structurelle : la prise à bail d’EDF à Saint-Herblain sur près de 6 000 m², ou encore la signature d’Altarea sur l’Ile de Nantes, au sein de l’immeuble neuf Aurore.
Enfin, un regain de dynamisme au 3ème trimestre permet à Montpellier d’enregistrer une demande placée de près de 77 000 m², en hausse de 11 % par rapport à sa moyenne à 5 ans. Après une année 2022 exceptionnelle, la métropole méditerranéenne confirme sa place sur l’échiquier : 182 transactions ont été signées à fin septembre, contre 173 l’année précédente. Les acteurs de l’enseignement supérieur y sont également très actifs : le groupe Pigier a pris à bail 1 000 m² au sein du Parc Euromédecine, quand le Réseau d’écoles Compétence et Développement s’installe sur 3 000 m² au sein du Parc Hippocrate.
Bien que le climat des affaires se soit légèrement contracté au 3ème trimestre, les marchés locatifs régionaux résistent, notamment face au marché francilien, dont les grands comptes internationaux semblent plus exposés au contexte macroéconomique.