Travailler 4 jours au lieu 5, bénéficier de 3 jours de repos et conserver son salaire. Une démarche d'aménagement du temps visant à favoriser le bien-être au travail et la productivité.Un concept déjà testé par plusieurs pays et adopté par quelques entreprises en France.Un passage qui doit néanmoins être progressif pour que les collaborateurs puissent avoir le temps de s'adapter à de nouvelles méthodes de travail.
lire l'articleL'élément fondateur de cette nouvelle organisation professionnelle est le fait de pouvoir profiter d'un jour "off" supplémentaire par semaine.
Il existe néanmoins deux manières d'appliquer ce modèle :
Les chefs d'entreprise peuvent simplement décider de réduire le nombre d'heures de travail hebdomadaire de 35 à 32 heures. Cela reviendrait à travailler 8 heures par jour en bénéficiant d'un jour de congé supplémentaire.
La deuxième solution, pour des secteurs dans lesquels il serait plus compliqué de réduire le nombre d'heures de travail par jour, serait de répartir les 35 heures hebdomadaires sur 4 jours.
Après une crise sanitaire qui a déjà majoritairement transformé l’organisation du travail avec, notamment, la mise en place du télétravail, des milliers de travailleurs britanniques issus d’activités diverses travaillent désormais 4 jours par semaine tout en conservant le même salaire.
" 4 Day Week Global" est un projet de 6 mois destiné à s'assurer que la baisse du temps de travail amenée à améliorer la qualité de vie des collaborateurs n'entrainera pas pour autant une baisse de rentabilité pour les entreprises.
Plusieurs voisins du Royaume-Uni ont déjà été tenté par l’expérience.
L’Islande, précurseur de ce nouveau modèle avait mené un programme identique sur 1% de sa population entre 2015 et 2019. Depuis, la majorité de la population active profite de ce nouvel aménagement de temps de travail. L’Espagne et la Belgique l'ont également mis en place début 2022.
Enfin, l'Écosse et le Pays de Galles prévoient d'expérimenter la semaine de 4 jours en 2023.
La Suède et la Finlande émettent quant à elles des réserves, craignant que ce type d'organisation engendre de trop nombreux coûts.
En France, une étude "People at Work 2022" révèle que 6 travailleurs français sur 10 aimeraient passer à la semaine de 4 jours et que près d'un tiers d'entre eux accepteraient une légère baisse de salaire en échange de plus de temps de vie perso.
Les collaborateurs séduits par la semaine de 4 jours sont convaincus que cette dernière correspond mieux au monde du travail et aux défis sociaux actuels.
D’après une étude menée par Asana, outil professionnel de gestion des tâches, le temps « perdu » au travail par les collaborateurs équivaudrait à un jour par semaine.
Ainsi, la semaine de 4 jours permettrait de s’organiser et de se concentrer davantage sur les tâches professionnelles indispensables.
Des études montrent d’ailleurs une réduction notable des temps passés à consulter ses réseaux sociaux, passer des appels perso ou envoyer des sms sous le modèle anglais du 100-80-100 : 100% du salaire et 80% de temps de travail et 100% de productivité.
Selon les premières conclusions rendues par deux groupes de réflexion islandais et britannique, la productivité et la qualité de travail attendus sont restés intacts sur l’ensemble des activités étudiées.
D’avantage motivés par une semaine plus courte, les salariés en ont également tiré de nombreux avantages personnels.
Avec un jour de travail en moins et la mise en place du télétravail partiel pour l'ensemble des collaborateurs, il est envisageable pour l'entreprise de réduire ses m2 en optant pour une organisation en flex-office voire, de partager ses locaux professionnels avec une entreprise tiers en alternant les jours de présence.
De leurs côtés, les nombreux frais liés au bureau (électricité, eau, frais d'entretien...) diminuent inévitablement avec la baisse de fréquentation.
Faut-il vraiment passer à une semaine de 4 jours payée 5 ?
Une proposition théorisée par le député Pierre Larrouturou dans les années 90 pour tenter de réduire le chômage et la précarité.
À l’ère où les journées de travail sont trop denses et envahissent de nombreux pans de la vie personnelle, « comment travailler plus efficacement ? », plutôt que « comment travailler davantage ? »
Une nouvelle manière d’envisager le travail qui demande un temps d’adaptation certain mais qui permet de se concentrer sur des résultats plus concrets que le temps passé à travailler.
Une phase expérimentale qui vise également à examiner l’impact de cette nouvelle organisation sur l’emprunte carbone des entreprises.
Certaines TPE ou PME ne sont aujourd’hui pas en mesure de proposer des avantages ou salaires aussi attractifs que les grandes et très grandes entreprises. La semaine de 4 jours permet ainsi d’offrir une gratification sous forme de « temps pour soi ».
Un avantage concurrentiel favorable à l’attraction de nouveaux talents et notamment des nouvelles générations pour qui l’équilibre vie pro / vie perso pèse énormément dans la balance.
Néanmoins si les anciens rythmes de travail s’effondrent peu à peu avec la pratique généralisée du télétravail, la réduction des temps de production pourrait couter cher aux entreprises.
Par exemple, les surcoûts salariaux (hausse du salaire horaire) engendrés par le passage des 39 heures aux 35 heures de travail dans les années 2000 avaient eu des conséquences économiques notables : entre 11 et 13 milliards d’euros pour les finances publiques selon la direction du budget. Des effets susceptibles de se reproduire avec un passage à 32 heures sur quatre jours par semaine.
Pour que la semaine de 4 jours fonctionne, il est essentiel que les entreprises réfléchissent à une meilleure gestion de la charge et du rythme de travail de leurs collaborateurs. Mais quid des métiers qui ne seraient pas compatibles avec ce type d’organisation ? De nombreux enjeux restent encore à identifier et à solutionner avant de pouvoir affirmer que cette réduction du temps de travail apporte une réponse globale aux nombreuses problématiques du monde professionnel.
De récentes études révèlent néanmoins d’ores et déjà un impact positif sur les maux de la société actuelle, liés au travail, comme le stress et le burn out.
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