L’équation est complexe. Indispensable au bon fonctionnement et au dynamisme des villes, la logistique urbaine est fortement consommatrice d’un foncier devenu rare sur la métropole nantaise. Si elle crée des emplois, elle suscite, par ailleurs, des nuisances en terme de bruit, de pollution ou de congestion routière. La métropole nantaise explore 4 pistes pour relever ce défi.
lire l'articleLa crise sanitaire liée au Covid-19 a souligné le caractère indispensable de la logistique urbaine. Dans le même temps, les ruptures d’approvisionnement, le recours massif au commerce en ligne et aux livraisons à domicile ont mis en évidence la complexité de ces activités de transport, d’entreposage et de stockage des marchandises. La logistique urbaine et les livraisons du dernier kilomètre connaissent, en effet, depuis une dizaine d’années une croissance estimée à 10 % par an. Si dans un premier temps, le développement du commerce en ligne a stimulé la demande en grandes plateformes logistiques en périphérie des villes, les besoins portent également sur de plus petites unités de stockage, implantées à proximité du consommateur.
"La logistique urbaine est en croissance depuis quelques années, mais qui dit logistique, dit surfaces foncières importantes. La demande est forte, mais nous avons du mal à trouver des solutions. L’une des alternatives passe par la construction de bâtiments en hauteur."
Sandrine BOUVIER
Consultante Locaux d'activités Arthur Loyd Nantes
Erwan GARNIER
Responsable du Service de programmation économique de Nantes Métropole
Effectivement, alors que le dynamisme socioéconomique de la métropole nantaise accroît les volumes nécessaires à l’approvisionnement de la population et des entreprises, le foncier se fait de plus en plus rare. La volonté de limiter l’artificialisation des sols et de préserver la faune, la flore et la biodiversité contribue à cette pénurie. « Il reste à Nantes 15 ha de zones d’activités à commercialiser, répartis en plusieurs petites surfaces. Dans la perspective de la ZFE (Zone à Faibles Emissions-mobilité) qui sera mise en place en 2024, l’idée est de développer des sites de logistique urbaine dotés d’espaces de groupage / dégroupage, à équidistance entre le centre-ville et la périphérie. L’approvisionnement du centre-ville se fera ensuite par véhicules propres. Nous cherchons actuellement à identifier les terrains avant de lancer des Appels à Manifestation d’Intérêt (AMI) », explique Erwan Garnier, responsable du Service de programmation économique à Nantes Métropole.
La métropole nantaise prévoit ainsi de mailler le cœur de l’agglomération en implantant, dans chacun de ses quadrants (nord, sud...), des plateformes de proximité ou hôtels logistiques. Ils seront complétés, à une plus petite échelle, par des Espaces de Logistique Urbaine (ELU), insérés dans le tissu urbain. « Ces espaces sont destinés à capter les flux livrés par poids lourds qui repartiront en véhicules propres », décrit Erwan Garnier. Autre solution développée, les « points relais » implantés dans les centralités de quartier ou de bourg. Plus de 360 sont d’ores et déjà recensés sur Nantes Métropole. Ils permettent, d’optimiser la gestion des flux logistiques en réduisant le nombre d’arrêt effectué par les transporteurs. La difficulté est de trouver des commerces suffisamment grands, ainsi que des espaces de livraison et de stationnement adaptés. Par ailleurs, le fait que les consommateurs rejoignent souvent les points relais en voiture interroge sur leur bénéfice écologique. Enfin, la Métropole nantaise recense avec les communautés de communes voisines les terrains encore disponibles pour accueillir des grandes plateformes logistiques. « Cela prend du temps. Et l’éloignement des centres-villes de ces entrepôts pose la question de la congestion routière et des émissions de carbone », souligne Erwan Garnier. La logistique urbaine de demain reste largement à inventer.
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