Déploiement à grande échelle du télétravail, envie de se mettre au vert, réticences à utiliser les transports en commun..., la crise sanitaire a modifié les habitudes de travail.
lire l'articleDéploiement à grande échelle du télétravail, envie de se mettre au vert, réticences à utiliser les transports en commun..., la crise sanitaire a modifié les habitudes de travail. La pandémie de Covid-19 pourrait donc rebattre les cartes sur le marché des bureaux. Evolutions ou révolution ? Eléments de réponse par Cevan Torossian, directeur du département Etudes & Recherche d’Arthur Loyd France et Cécile Pellegrin, chef de projet Etudes et Recherche.
Dans les Métropoles, le marché des bureaux traversait une conjoncture très dynamique, marqué par une croissance des volumes de transactions depuis 2014 et des prix orientés à la hausse. Avant la crise, le bureau représentait pour les entreprises un levier important pour fidéliser les collaborateurs et attirer de nouveaux talents. L’immobilier constituait un vecteur de l’image de l’entreprise et de sa marque employeur. Le bureau était également un facteur de productivité et de créativité par les interactions créées entre les équipes. La crise a fait prendre conscience aux entreprises qu’il existait des alternatives à l’organisation traditionnelle du travail. Pour autant, nous ne pensons pas qu’il y aura une révolution, mais plutôt une accélération des tendances existantes.
La crise sanitaire a été marquée par un recours massif au télétravail. Cela a permis à des entreprises autrefois réticentes, de le déployer de manière généralisée. Toutefois, nous n’envisageons pas une généralisation du télétravail en sortie de crise. Malgré ses avantages en termes de réduction du stress, d’équilibre entre vie professionnelle et personnelle, d’amélioration de la concentration, etc., des freins importants subsistent : sensation d’isolement chez certains salariés, manque de profondeur dans les échanges, perte de motivation... Le télétravail se poursuivra donc mais dans des proportions plus limitées. Nous estimons également que les entreprises pourront fonctionner sur un mode plus décentralisé. La création d’antennes en région répond à la quête d’un mode de vie plus apaisé d’une partie des salariés et est moins coûteuse que le regroupement des équipes au siège, surtout si celui-ci est implanté en région parisienne. Dans ce nouveau contexte économique, on peut également imaginer que le coworking offre une solution immobilière souple et agile à des entreprises fragilisées par la crise et manquant de visibilité. En revanche, à court terme, le modèle de rentabilité de ces espaces qui repose sur la densité peut poser problème à un moment où la distanciation physique est la règle. On peut d’ailleurs se demander si la législation ne va pas évoluer pour imposer des ratios de m² par personne, ce qui entraînerait une hausse de la consommation des surfaces de bureaux.
Le bureau de demain devra favoriser les échanges, les rencontres, le lien. La part de l’intelligence humaine dans le PIB augmente. Il est donc essentiel de savoir comment l’immobilier de bureau peut se mettre au service de cette tendance. Les bureaux d’après crise devront se réinventer avec des espaces qui fédèrent les équipes, qui suscitent la confrontation d’idées, l’innovation, la créativité et qui génèrent de la valeur ajoutée. On les désigne parfois sous le vocable « d’Happen Space », c’est-à-dire d’espaces où il se passe quelque chose.
Cevan Torossian - Directeur Etudes & Recherche
Cécile Pellegrin - Chef de projet Études
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